La crise est à nos portes en Suisse. C’est une question de jours désormais. Sans vouloir passer pour bisounours, je suis assez convaincu que chaque soignant avec son caractère et ses comportements peut être particulièrement utile face à la COVID-19.

L’OPTIMISTE

Ce n’est pas le soignant que l’on rencontre le plus. C’est pourtant quelqu’un dont le système de soin va avoir besoin et doit savoir encourager. En effet, il s’informe, il transmet aux autres, il relaye l’information. Il doit être écouté et parfois cadré. Mais il fait parti de ceux qui tiendront dans la durée. De la multitude de ses propositions peuvent surgir de véritables game-changers qu’il serait dommage de ne pas relever.

LE GRINCHEUX

C’est un soignant que l’on rencontre beaucoup plus. Il rouspète, il relève les choses qui ne vont pas, qui sont inadaptées, qui manquent pour une prise en charge optimale. Son rôle est justement de mettre en évidence ce qui ne fonctionne pas. Il faut l’entendre car il prend du recul et peut freiner les comportements irréfléchis. Lui aussi peut durer dans le temps à conditions qu’il se sente investi et écouté. Par contre, il devra également évoluer pour que son sens critique ne devienne pas un obstacle à la poursuite des soins.

LE FACILITATEUR

C’est un soignant qui n’est pas forcément en première ligne mais qui plutôt que de prendre la fuite se place comme un lien entre les différents niveaux de soins. Respectons-le et utilisons-le pour ce qu’il sait et veut faire. Il fera ainsi partie de la chaine de soin et ne gênera pas sa course. Tenter de l’exclure, car seulement indirectement utile, pourrait constituer une erreur car il occupe souvent un poste à responsabilité et pourrait alors être un obstacle.

LE RÉSIGNÉ

Il est utile aussi celui-là. Il a juste besoin d’informations et d’instructions claires. Il appliquera ce qu’on lui dit de faire. Il n’est pas si éloigné du grincheux et, en ce sens, reste réfléchi pour ne pas agir sans logique. C’est une force dans un équipe car il peut être guide malgré lui. Il n’est pas toujours facilement identifiable parce que le job est fait discrètement. Tout comme le grincheux, il ne cherche pas la gloire mais savoir l’encourager peut se révéler indispensable même s’il dira que non.

LE FLIPPÉ

Il a peur, par définition. Mais finalement un peu comme tout le monde. Il est lui aussi utile car il permet aux têtes brulées de se retenir de faire n’importe quoi. C’est notre amygdale en quelque sorte. Il faut l’interroger sur ce qu’il se sent de faire. Il reste un soignant, un être logique qui avec le temps se rationalisera pour être efficace et participer à l’effort de soin.

CONCLUSION

Pas de méprise, le but de ce post n’est pas stigmatiser ou de se prendre pour un psychologue ou sociologue que je ne suis pas. Nous sommes finalement un peu de tout cela, en fonction de moment de la journée, des situations que l’on rencontre, de nos expériences personnelles et professionnelles.

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