1. Les bonnes nuits de sommeil sont primordiales en médecine. Tu traiteras toujours tes patients afin de t’éviter la fameuse question de 2 heures du matin, allongé dans ton lit, le lendemain de ta garde : « Et si j’avais… ? ».
2. Tu feras tienne la devise : « L’art de la médecine d’urgence est de savoir quoi faire lorsque tu ne sais pas quoi faire. »
3. En médecine d’urgence, les deux tests les moins chers et les plus rapides, que tu as, sont l’anamnèse et ton examen clinique. Les urgentistes les plus rapides sont ceux qui peuvent réunir une bonne anamnèse et un examen clinique précis. Les plus lents sont ceux qui passent trop de temps sur les examens biologiques et d’imagerie.
4. Tu commenceras à franchement t’inquiéter lorsqu’au cours d’une intubation oro-trachéale la saturation de ton patient est inférieure à sa fréquence cardiaque, cette dernière passant juste la barre des 50 /min.
5. Tous les patients que tu traites vont mourir ; s’ils ont 85 ans, cela risque d’arriver plus vite.
6. Si tu mesures quelque chose et que ce n’est pas normal, fait le devenir normal si ce n’est pas dangereux de le faire.
7. Si tu demandes à un cancérologue pour combien de temps ton patient, avec un cancer agressif multi-métastatique où toutes les ressources thérapeutiques ont été utilisées, a de vie devant lui, il te répondra généralement 1 an. C’est une année de cancérologue.
Voici un moyen qui te permettra de réellement calculer l’espérance de vie de ton patient :
– Divise cette année par deux, soit à peu près 182.
– Soustrait l’âge de ton patient.
– Soustrait, de nouveau, 10 pour chaque organe défaillant.
Si ce patient est en dehors des soins intensifs, tu auras obtenu l’espérance de ton patient en jours.
Si ce patient est déjà, chez toi, aux soins intensifs, alors le chiffre obtenu est l’espérance de vie de ton patient en heures (appelle la famille !!!).
8. Pénicilline + Céphazoline + Tazobactam-Pipéracilline + Vancomycine n’est pas une bonne antibiothérapie prophylactique même si le chirurgien la suggère.
9. Si tu penses que ton patient qui vient de subir une cure d’anévrisme de l’aorte abdominale à une ischémie digestive, c’est qu’il en a une.
10. Si le chirurgien te dit que ton patient septique est trop malade pour être pris au bloc opératoire, il y a deux possibilités :
– Le chirurgien a tort.
– Le patient est mort.